Le film est en cours de visionnage, mais rien que le début me semble parfaitement satisfaisant. Je dirai ce que j'en pense sur la vidéo qui va suivre juste après quand le film sera fini en tout cas la musique elle est top et ça fait peur.
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Marie-Antoinette de Habsbourg-Lorraine, née le 2 novembre 1755 à Vienne en Autriche et morte guillotinée le 16 octobre 1793 sur la place de la Révolution à Paris.
Archiduchesse d’Autriche, princesse impériale, princesse royale de Hongrie et de Bohême, elle est la dernière reine de France et de Navarre (1774-1792).
Fille de l'empereur François Ier et de Marie-Thérèse d'Autriche, reine de Hongrie et de Bohême, arrière-petite-fille de Philippe d’Orléans, le 16 mai 1770 elle épouse Louis XVI, alors dauphin de France, puis roi de France et de Navarre.
Sa mère Marie-Thérèse, comme tous les souverains de l’époque, met le mariage de ses enfants au service de sa politique diplomatique, qui vise à réconcilier, après des décennies de guerres, les Habsbourg et les Bourbons, dans le contexte du renversement des alliances et de la fin de la guerre de Sept Ans, et faire ainsi face aux ambitions conjointes de la Prusse et de la Grande-Bretagne.
Ainsi, parmi les sœurs aînées de Marie-Antoinette, seule Marie-Christine, l’enfant préféré de l’impératrice, peut épouser en 1766 - après la mort de leur père qui y était opposé - le prince Albert de Saxe, fils cadet de l'électeur de Saxe et Roi de Pologne Auguste III de Pologne et frère de la dauphine de France Marie-Josèphe de Saxe, mère du futur Louis XVI de France. Le prince cadet Saxon est même créé duc de Teschen par Marie-Thérèse. Marie-Christine et Albert sont nommés, par la suite et avec lui, régents des Pays-Bas en 1780.
En revanche, Marie-Amélie épouse contre son gré, en 1769, Ferdinand Ier, duc de Parme, et Marie-Caroline épouse en 1768 Ferdinand IV, le roi de Naples et des Deux-Sicilesb 3, après que deux sœurs successivement promises au jeune monarque furent mortes prématurémenta .
Désormais veuve depuis le décès de François Iera , extrêmement douloureux pour Marie-Antoinette, Marie-Thérèse prend en main la vie de ses filles et le mariage entre le dauphin – futur Louis XVI – et Marie-Antoinette, qui doit concrétiser la réconciliation des deux Maisons les plus prestigieuses d'Europe. Louis XV ne voit pas d'inconvénient au mariage de la princesse avec son petit-fils à condition que celle-ci soit capable de parler convenablement français.
Cela semble perdu d'avance. C'est pourquoi Mathieu-Jacques de Vermond est envoyé à la Cour pour s'occuper de la future dauphinea.
Celle-ci semble bien progressera . Elle est alors prise en charge par de grands professionnels français afin d'améliorer entre autres sa denture, alors très mauvaise, et sa coiffure.
Le 7 février 1770 au soir, Marie-Antoinette est « réglée », prête à être donnée en mariagea .
Cela ne tarde pas, le 17 avril 1770, Marie-Antoinette renonce officiellement à ses droits sur les couronnes dépendant de la Maison d’Autriche.
Le 19 avril 1770, on célèbre son mariage par procuration, à cinq heures du soir, dans l'église des Augustinsa .
Seul le mariage de Louis XIV avec l'infante d'Espagne un siècle auparavant avait eu un semblable retentissement.
Par ailleurs, on n'avait pas vu une archiduchesse d'Autriche sur le trône de France depuis Marie-Thérèse d'Autriche, épouse de Louis XIV en 1660, et une reine bien autrichienne depuis Élisabeth d'Autriche, épouse de Charles IX en 1570.
Deux jours plus tard, au petit matin, à l'âge de quatorze ans, elle quitte définitivement Viennea . Sa mère lui fait alors un grand nombre de recommandations.
De douloureux pressentiments entourent alors son départ de Vienne.
Weber dit, dans ses mémoires : « On a peine à se défendre de la superstition des pressentiments quand on a vu les adieux de Marie-Antoinette à sa famille, à ses serviteurs et à son pays, en 1770.
Hommes et femmes se livrèrent aux mêmes expressions de la douleur.
Les avenues, comme les rues de Vienne en retentirent. On ne rentrait chez soi qu'après avoir perdu de vue le dernier courrier qui la suivait, et l'on y rentrait que pour gémir en famille d'une perte commune. ».
L'impératrice sa mère semble aussi touchée par le phénomène. Une anecdote raconte que Joseph Gassner, ecclésiastique venu chercher l'asile à Vienne, se croyant inspiré par Dieu, à une question de Marie-Thérèse lui demandant comment allait sa fille, ne répondit pas, pâlit, et finit par articuler : « Madame, il est des croix pour toutes les épaules. ».
En chemin pour la France, Marie-Antoinette croise le cortège de sa tante paternelle Anne-Charlotte de Lorraine, comme toute sa famille résolument opposée à l'alliance avec la France qui a dépossédé ses ancêtres des duchés lorrains.
Marie-Thérèse demanda à Charlotte et Louise de Hesse-Darmstadt, amie de Marie Antoinette d'accompagner cette dernière en France.
Le roi Louis XV meurt le 10 mai 1774 et Marie-Antoinette devient reine de France et de Navarre à 18 ans.
Toujours sans héritier à offrir à la France et toujours considérée comme une étrangère même par la famille royale qu'elle n'aime pas (en fait le mariage entre elle et Louis XVI met sept ans à être consommé), la reine devient, dès l’été 1777, la cible de premières chansons hostiles qui circulent de Paris jusqu’à Versailles.
Une véritable coterie se monte contre elle dès son accession au trône, des pamphlets circulent, d'abord de courts textes pornographiques puis des libelles orduriers.
Ses déboires conjugaux étant publics, on l’accuse d’avoir des amants (le comte d’Artois son beau-frère, le comte suédois Hans Axel de Fersen) ou même des maîtresses (la duchesse de Polignac, la princesse de Lamballe), de dilapider l’argent public en frivolités (robes de Rose Bertin, parfums de Jean-Louis Fargeon) ou pour ses favoris, de faire le jeu de l’Autriche, désormais dirigée par son frère Joseph II.
Elle y est clouée au pilori comme une nymphomane perverse et insatiable et bien vite la certitude de son insatiable érotisme se répand.
Elle est décrite comme une « prostituée babylonienne », une « infâme tribade » ayant l'habitude, à Trianon, d'épuiser quotidiennement plusieurs hommes et plusieurs femmes pour satisfaire sa « diabolique lubricité ».
De plus, le couple royal n'arrive pas à procréer, ce qui alimente les rumeurs sur l'impuissance de Louis XVI ou la stérilité de Marie-Antoinette, rumeurs généreusement répandues par le comte de Provence qui se juge seul apte à gouverner.
Le roi se révèle en fait inexpérimenté et intimidé par sa femme avec qui il ne s'entend pas. Cette dernière, peu attirée par son époux, se montre réticente à accomplir le devoir conjugal.
Sa mère Marie-Thérèse, craignant pour la survie de l'Alliance franco-autrichienne et que sa fille puisse être répudiée, envoie son fils aîné Joseph le 19 avril 1777 à la Cour de France afin d’analyser au mieux la situation du couple.
Un an plus tard, le couple donne naissance à leur première fille, Marie-Thérèse-Charlotte mais cette naissance tant attendue apparaît suspecte et fait naître la rumeur de bâtardise de l'enfant, la paternité de la princesse étant attribuée au comte d'Artois ou au duc de Coigny.
En juillet 1785, éclate l’« affaire du Collier » : les joailliers Boehmer et Bassange réclament à la reine 1,6 million de livres pour l’achat d’un collier de diamants dont le cardinal de Rohan a mené les tractations, au nom de la reine.
La reine ignore tout de cette histoire et, quand le scandale éclate, sur demande de cette dernière, le roi exige que le nom de sa femme soit lavé de l’affront.
Le cardinal est arrêté en pleine journée dans la Galerie des Glaces, sous les yeux des nombreux courtisans.
Le roi confie l’affaire au Parlement, l’affaire est jugée par Étienne François d'Aligre, qui conclut à la culpabilité du couple d’aventuriers à l’origine de l’affaire, les prétendus « comte et comtesse de la Motte » et disculpe le cardinal de Rohan et le comte de Cagliostro, abusés mais innocents.
Le cardinal de Rohan, aussi innocent que la Reine dans cette affaire, s’est laissé manipuler par Madame de La Motte.
Le Cardinal, frivole et volubile, est ignoré par la Reine depuis qu'il a mécontenté sa mère, Marie-Thérèse, alors qu'il était ambassadeur de France à la Cour d'Autriche, des années plus tôt.
Lorsque « Madame de la Motte », qui se dit amie et cousine de Marie-Antoinette, confie au Cardinal les tractations avec le bijoutier, il se rappelle que Madame de La Motte lui a obtenu, un an auparavant, un rendez-vous avec Marie-Antoinette (en réalité, une prostituée Nicole Leguey qui ressemblait à s’y méprendre à la reine) un soir dans le parc de Versailles, au bosquet de Vénus. Elle met en route une fausse correspondance ; le naïf mais ambitieux Cardinal accepte donc sa mission avec zèle, clamant à qui voulait l'entendre qu'il était enfin devenu « intime » de Sa Majesté.
La reine, bien qu’innocente, sort de l’affaire du collier déconsidérée auprès du peuple. Non seulement l'affront ne fut pas lavé, mais il généra une réelle campagne de désinformation étendue à tout le royaume.
C'est à la même époque qu'est diffusée une littérature diffamante à propos des amours de la reine et du roi.
Parmi ces représentations, l'une fut très populaire : Les Amours de Charlot et Toinette, caricatures du couple royal (1789), un succès de librairie.
Marie-Antoinette se rend enfin compte de son impopularité et tente de réduire ses dépenses, notamment en réformant sa maison, ce qui déclenche plutôt de nouveaux éclats quand ses favoris se voient privés de leurs charges.
Rien n’y fait, les critiques continuent, la reine gagne le surnom de « Madame Déficit » et on l’accuse de tous les maux, notamment d’être à l’origine de la politique anti-parlementaire de Louis XVI.
Le jour du procés :
Quatre questions sont posées au jury :
« 1. Est-il constant qu’il ait existé des manœuvres et des intelligences avec les puissances étrangères et autres ennemis extérieurs de la République, lesdites manœuvres et des intelligences tendant à leur fournir des secours en argent, à leur donner l’entrée du territoire français et à leur faciliter le progrès de leurs armes ?
2. Marie-Antoinette d’Autriche (…) est-elle convaincue d’avoir coopéré à ces manœuvres et d’avoir entretenu ces intelligences ?
3. Est-il constant qu’il ait existé un complot et une conspiration tendant à allumer la guerre civile à l’intérieur de la République ?
4. Marie-Antoinette est-elle convaincue d’avoir participé à ce complot et à cette conspiration ? »
Aux quatre questions, le jury répond « oui ». Lorsque le jury rend son verdict, il n’existe aucune preuve de l’accusation de haute trahison que l’on impute à la reine. Le dossier est vide de toute pièce.
Acte de condamnation à mort de Marie-Antoinette par le Tribunal révolutionnaire, Archives nationales.
Techniquement, au vu des pièces du procès, la condamnation n’est pas basée sur des faits avérés.
On apprit plus tard que la reine entretenait une correspondance avec le comte Hans Axel de Fersen où il apparaît que l'Autriche et les monarchies d'Europe se préparaient à la guerre contre la France, ainsi lit-on dans une lettre du 19 avril 1792 adressée au comte que la reine écrivait : « Les ministres et les jacobins font déclarer demain au roi la guerre à la maison d'Autriche, sous prétexte que par ses traités de l'année dernière elle a manqué à celui d'alliance de cinquante-six, et qu'elle n'a pas répondu catégoriquement à la dernière dépêche.
Les ministres espèrent que cette démarche fera peur et qu'on négociera dans trois semaines. Dieu veuille que cela ne soit point et qu'enfin on se venge de tous les outrages qu'on reçoit dans ce pays-ci!»
La reine, captive, n'était pour autant personnellement pas en mesure d'organiser ou d'ordonner directement quelque directive militaire que ce soit. Sa correspondance avec le comte de Fersen indique néanmoins qu'elle y incite par divers courriers.
En réalité, il fallait condamner la « veuve Capet ». Robespierre a donc intégré au jury le médecin qui soignait la reine à la Conciergerie, Joseph Souberbielle, lequel a indiqué aux autres jurés que de toute façon Marie-Antoinette était médicalement condamnée à brève échéance, car elle avait de forts épanchements sanguins.
La condamnation à mort, pour haute trahison, est prononcée le 16 octobre 1793 vers 4 heures du matin.
À l'annonce de la sentence, Marie-Antoinette rédige une dernière lettre à l'attention de Madame Élisabeth, sœur de feu le roi Louis XVIn 1.
Cette lettre, qui n'est jamais parvenue à sa destinataire, a été conservée par Robespierre, puis récupérée par le conventionnel Courtois, avant d'être saisie par Louis XVIII.
Elle est aujourd'hui conservée dans « l'armoire de fer » des Archives nationales (cote AE/II/1384) et un fac-similé est exposé au Musée des Archives nationales.
Cette lettre, à usage privé, ne contient aucun message d'ordre politique. Marie-Antoinette l'a rédigée dans son cachot de la Conciergerie juste après l'annonce de sa condamnation.
L'en-tête porte la mention :
« Ce 16 octobre, 4 heures 1/2 du matin38. »
Elle n'est pas signée et ne mentionne aucun nom propre même pas celui de sa destinataire la sœur de Louis XVI, qui partage la captivité des enfants royaux au Temple :
« C'est à vous, ma sœur, que j'écris pour la dernière fois ; je viens d'être condamnée non pas à une mort honteuse, elle ne l'est que pour les criminels, mais à aller rejoindre votre frère. Comme lui innocente, j'espère montrer la même fermeté que lui dans ces derniers moments. Je suis calme comme on l'est quand la conscience ne reproche rien ; j'ai un profond regret d'abandonner mes pauvres enfants ; vous savez que je n'existais que pour eux, et vous, ma bonne et tendre sœur, vous qui avez par votre amitié tout sacrifié pour être avec nous, dans quelle position je vous laisse ! J'ai appris par le plaidoyer même du procès que ma fille était séparée de vous. Hélas ! la pauvre enfant, je n'ose pas lui écrire, elle ne recevrait pas ma lettre, je ne sais même pas si celle-ci vous parviendran , recevez pour eux deux ici ma bénédiction. J'espère qu'un jour, lorsqu'ils seront plus grands, ils pourront se réunir avec vous, et jouir en entier de vos tendres soins. »
Malgré son exécution très proche et son isolement, Marie-Antoinette récuse d'avance toute assistance d'un prêtre assermenté qui aurait prêté le serment de fidélité à la Constitution civile du clergé condamnée par Rome :
« Je meurs dans la religion catholique, apostolique et romaine, dans celle où j'ai été élevée, et que j'ai toujours professée, n'ayant aucune consolation spirituelle à attendre, ne sachant pas s'il existe encore ici des prêtres de cette religion, et même le lieu où je suis les exposerait trop s'ils y entraient une fois. Adieu, adieu !
Je ne vais plus m'occuper que de mes devoirs spirituels. Comme je ne suis pas libre dans mes actions, on m'amènera peut-être un prêtre, mais je proteste ici que je ne lui dirai pas un mot,et que je le traiterai comme un être absolument étranger. »
Celle qui vient de vivre seule une captivité de deux mois et demi, sans pouvoir communiquer avec ses enfants, tente de leur faire passer ses dernières recommandations.
La femme autrefois décrite comme autoritaire et superficielle s'exprime à ce dernier instant en toute humilité. Sa préoccupation essentielle concerne l'état d'esprit dans lequel ses enfants assumeront la mort de leurs parents, dans leur vie à venir dont elle ne veut pas douter, alors que le dauphin mourra en captivité. Sans un mot de plainte ni de regret, Marie-Antoinette ne songe plus qu'à laisser un héritage spirituel à ses enfants :
« Qu'ils pensent tous deux à ce que je n'ai cessé de leur inspirer : que les principes et l'exécution de leurs devoirs sont la première base de la vie ; que leur amitié et leur confiance mutuel en fera le bonheur ; (...) qu'ils sentent enfin tous deux que, dans quelque position où ils pourront se trouver, ils ne seront vraiment heureux que par leur union, qu'ils prennent exemple de nous : combien dans nos malheurs, notre amitié nous a donné de consolations, et dans le bonheur on jouit doublement quand on peut le partager avec un ami ; et où en trouver de plus tendre, de plus cher que dans sa propre famille. »
Le dernier conseil n'est pas celui de l'« Autrichienne » perverse que le Tribunal s'efforcera de montrer pour justifier la condamnation à mort :
« Que mon fils n'oublie jamais les derniers mots de son père que je lui répète expressément, qu'il ne cherche jamais à venger notre mort. » et plus loin « Je pardonne à tous mes ennemis le mal qu'ils m'ont fait. Je dis ici adieu à mes tantes et (mots rayés) et à tous mes frères et sœurs. » Resteront sans doute de cette lettre retrouvée en 1816 ces mots touchants39 : « Mon Dieu ayez pitié de moi ! Mes yeux n'ont plus de larmes pour pleurer pour vous mes pauvres enfants. Adieu, Adieu ! »
Louis II de Bavière (en allemand Ludwig II), né Louis Othon Frédéric Guillaume de Wittelsbach (Ludwig Otto Friedrich Wilhelm von Wittelsbach1) le 25 août 1845 à Munich et mort le 13 juin 1886 au lac de Starnberg, près du château de Berg, fut le quatrième roi de Bavière, régnant de 1864 à 1886.
Ses autres titres sont comte palatin du Rhin, duc de Bavière, de Franconie et de Souabe. Il est le fils aîné de Maximilien II de Bavière et de son épouse Marie de Hohenzollern.
Louis II est surtout connu comme un excentrique dont l'héritage est étroitement lié à l'histoire de l'art et de l'architecture.
Il a commandé la construction de plusieurs châteaux et palais extravagants et fantastiques dont le plus célèbre est Neuschwanstein. Il fut le mécène du compositeur Richard Wagner dont il fut probablement amoureux.
Son anniversaire coïncide avec la fête du roi de France Louis IX (Saint Louis), dont le sixième fils, Robert de Clermont, a engendré la branche des Bourbons. Le parrain de son grand-père et parrain Louis Ier de Bavière, né le même jour, était Louis XVI, qui appartenait à la maison des Bourbons.
Cette proximité avec la dynastie française, incarnant à partir d'Henri IV la monarchie absolue, fut, pour l'idée que le prince se faisait de lui-même, d'une importance primordiale pendant toute sa vie.
Bien qu'il fût anticlérical, l'idée d'une royauté sainte selon la volonté de Dieu le fascinait.
Il se comparait à Parsifal, héros médiéval devenu le gardien du Graal grâce à sa pureté.
En réalité, Louis était un monarque constitutionnel, avec des droits et des devoirs et peu de libertés, surtout à partir de 1871, lorsque la Bavière devint vassale de la Prusse.
C'est pourquoi il créa son propre monde, dans lequel, loin de la vie réelle, il se sentait vraiment roi. Déclaré fou, il mourut tragiquement le lendemain de son internement au château de Berg.
Louis II de Bavière est né le 25 août 1845 au château de Nymphenburg, près de Munich.
Il est le fils du roi Maximilien II de Bavière (1811-1864), à qui il succède, et de Marie de Hohenzollern, princesse de Prusse (1825-1889).
Deux événements marquent les premières années de Louis II. En avril 1846 (Louis a 8 mois), sa nourrice contracte la fièvre typhoïde et en meurt. Ce sevrage brutal est considéré comme un choc psychologique sérieux par des spécialistes.
Cette même année, son grand-père, le roi Louis Ier de Bavière, s'entiche d'une aventurière Lola Montez3. Cette relation tapageuse l'oblige à abdiquer le 11 mars 1848.
Maximilien II rétablit le calme en Bavière. Il encourage les arts et les sciences, se prononce contre le travail des enfants, fonde des institutions de charité, prend des mesures en faveur de l'emploi. Il veut donner à la Bavière un rôle de premier plan face à la Prusse et l'Autriche.
Maximilien est un homme de bibliothèque. Marie, son épouse, est une femme de plein air, qui a la passion de l'alpinisme.
Lorsque son père devient roi, Louis est, par conséquent, prince héritier : Maximilien lui fait alors suivre une éducation très chargée pour son âge : « Lever à 5 h l’été, à 6 h l’hiver, petit déjeuner rapide et frugal, puis des heures d’étude à peine ponctuées d’une ou deux heures de détente.
Ajoutons à l’instruction théorique et universelle, la discipline physique, comme la danse, l’escrime, le maniement des armes, l’équitation, la natation… et la discipline artistique, comme le dessin, la musique… Tous ces savoirs ennuieront pour la plupart le jeune prince, sauf la littérature, l’histoire, les sciences naturelles, l’histoire religieuse et l’enseignement de la langue française, qu’il possédera plus tard à la perfection. Tout cet enseignement ne laisse donc que peu de place aux contacts humains, en particulier aux rapports filiaux. »
« Louis aimait à se costumer …, avait plaisir à faire du théâtre, aimait la peinture et autres choses de ce genre … Il aimait faire des cadeaux, argent et objets. » Ces traits de caractère seront présents chez Louis durant toute sa vie.
Louis est incompris par ses parents, à cause de son caractère fantasque, solitaire et très sensible.
Son père, prince intellectuel, ne sachant pas lui parler, évite de le faire.
Et, s'il partage le goût de l'escalade et de la montagne avec sa mère, cette dernière, plutôt terre-à-terre, ne le comprend guère mieux, se moquant des « envolées » de son fils, ce qui le blesse cruellement.
Elle préfère son frère Otto, « plus ouvert, plus souriant, plus épanoui » et nettement moins difficile à élever. « Louis se replie donc sur lui et développera vis-à-vis des gens chargés de son éducation, des sentiments souvent bien plus vifs qu’à l’égard de ses parents qu’il craint ou qui l’ennuient ».
Le prince passe l'essentiel de son enfance dans le château d'Hohenschwangau, riche de symboles : le château est lié à la légende de Lohengrin et Tannhäuser, le Minnesanger de la Wartbourg y aurait séjourné. Les fresques de Moritz von Schwind illustrent la quête du Graal, le Venusberg, le mariage d'Elsa de Brabant, le combat de Telramund, bref, toute une mythologie issue des vieilles légendes germaniques.
Le cygne est partout présent. Le décor de son enfance influence considérablement l'existence future de Louis. Il appelle le château « le Paradis de son enfance » et écrit dans une lettre à Wagner qu'il était « profané tous les ans par la prose de sa mère ».
En 1857, Louis II lit pour la première fois un ouvrage de Richard Wagner : L'Œuvre d'Art de l'Avenir. Le 18 février de l'année suivante a lieu la première représentation de Lohengrin à Munich, mais il n'est pas permis à Louis d'y assister. Le 3 juin de la même année, Louis commence son journal intime.
Pour la première fois, en 1846, Louis visite avec son père la « maisonnette royale » dans la vallée du Graswang. C'est à cet endroit que Louis construira le château de Linderhof.
En septembre, il lit un autre ouvrage de Wagner : La Musique de l'Avenir. Le 2 février 1861, il entend pour la première fois un opéra du compositeur, en l'occurrence Lohengrin11. Il est tellement subjugué qu'il fait une crise d'épilepsie.
L'automne de l'année suivante, il passe son diplôme de fin d'études.
Le 25 août, il est fait chevalier de l'ordre de Saint-Hubert par son père. Il va plus souvent au théâtre et adopte une coiffure frisée. À la fin de l'année, il commence à suivre quelques cours universitaires, notamment de français, de philosophie, de science militaire et de physique-chimie. En 1863, Bismarck et Louis II se rencontrent pour la première fois, au château de Nymphenburg.
Il se fiance avec sa cousine, la duchesse Sophie-Charlotte en Bavière (1847-1897), fille du duc Maximilien en Bavière, chef de la branche cadette de la maison royale de Bavière et de la duchesse Ludovica de Bavière, fille du roi de Bavière Maximilien Ier, arrière-grand-père de Louis. Sophie-Charlotte est également la sœur de Charles-Théodore en Bavière, ami d'enfance du solitaire Louis et d'Élisabeth, dite Sissi, impératrice consort d'Autriche et reine consort de Hongrie et de Bohême, qu'il admire.
Une dispense papale est nécessaire à cause des liens étroits de parenté.
Pie IX la leur accorde. Les fiançailles sont officialisées le 22 janvier 1867, mais le mariage, d'abord fixé au 14 mars, est reporté à plusieurs reprises : d'abord le 25 août, ensuite le 12 octobre et enfin le 12 novembre 1867.
Le roi appelle sa fiancée Elsa du nom de l'héroïne de l'opéra Lohengrin du Maître, le compositeur Richard Wagner, à qui il voue un véritable culte, voire Élisabeth, de Tannhaüser. Il se présente chez les parents de la jeune fille en pleine nuit pour faire une cour trop platonique.
Un jour, Sophie-Charlotte lance devant sa famille : « Vous ne voyez donc pas qu'il ne m'aime pas ! ».
En octobre 1867, le duc Max, abandonnant sa bonhomie proverbiale14, exige que le mariage soit célébré avant la fin de l'année.
Louis se déclarant offensé par l'attitude de son futur beau-père et sujet, en profite pour rompre ses fiançailles. Il écrit dans son journal : « Me suis débarrassé de Sophie (abgeschrieben).
La sombre image s'efface. Je désirais ardemment la liberté ; j'ai soif de liberté ! Enfin, je revis, après ce cauchemar épouvantable. » Un peu plus tard : « Grâce à Dieu, le terrible événement ne s'est pas réalisé. »
Victime du scandale, sa cousine Sophie-Charlotte se marie l'année suivante avec Ferdinand-Philippe-Marie d'Orléans, duc d'Alençon (1844-1910), fils de Louis-Charles-Philippe-Raphaël d'Orléans, duc de Nemours, et petit-fils du roi des Français Louis-Philippe Ier.
Sophie-Charlotte, âme fragile et tourmentée, trouvera finalement la paix dans une foi profonde et charitable avant de mourir en 1897 dans l'incendie du Bazar de la Charité à Paris. On ne retrouva d'elle que quelques parcelles de son corps calciné identifiées par son dentiste.
Cette indécision de Louis II vis-à-vis du mariage peut s'expliquer par son homosexualité
Tout au long de sa vie, Louis II eut une succession d'amitiés étroites avec des hommes.
Dès 1858, âgé de 13 ans, il a commencé à tenir un journal dans lequel il a enregistré ses pensées intimes et ses tentatives pour réprimer ses désirs sexuels et rester fidèle à sa foi catholique.
Ce journal ainsi que des lettres et des documents personnels montrent clairement qu'il a continuellement essayé de lutter contre son homosexualité.
Parmi ses amants, on peut citer notamment son officier d'ordonnance, le prince Paul von Thurn und Taxis, le ténor Albert Niemann, les comédiens Emil Rohde, Josef Kainz, le baron Lambert de Varicourt et surtout son écuyer Richard Hornig
À l'instigation du gouvernement, une commission d'experts psychiatres composée des médecins Bernhard von Gudden, Friedrich Wilhelm Hagen, Hubert von Grashey et Max Hubrich, rédige le 8 juin 1886 un rapport, basé sur des témoignages et sans examen personnel du patient, qui déclare Louis II incapable de régner et incurable.
Le médecin personnel du roi, Max Joseph Schleiß von Löwenfeld, n'a pas été consulté.
Avant même la rédaction de l'expertise, von Gudden est convaincu que le roi souffre d'« originäre Verrücktheit » (folie originaire) et son document se lit comme un réquisitoire où il s'agit de prouver une vérité formulée a priori. Il reprend donc un par un les différents signes censés définir la paranoïa.
Von Gudden rappelle l'hérédité chargée du patient du côté des Wittelsbach mais surtout du côté maternel, ce qui lui permet de citer de nombreux cas de folie chez les Hohenzollern.
Von Gudden décrit ensuite la personnalité pré-morbide du roi. L'auteur relève une série de symptômes qui tiennent plutôt des stigmates psychiques de la dégénérescence : nature craintive et émotive, troubles de l'humeur passagers, brutalités, accès d'angoisse et crainte d'autrui, voire repli sur soi, enfin troubles de la motricité.
Ensuite, c'est la maladie proprement dite, avec le délire. Si l'expert décrit effectivement des hallucinations, il ne les tient pas pour indispensables au diagnostic.
Le délire de grandeur prend naissance dans le caractère même du patient, dans son imagination débordante.
Accessoirement, interviennent les mécanismes de l'illusion et aussi les hallucinations.
C'est parce que les intérêts du patient sont entravés que naissent les idées de persécution et l'on aboutit finalement au tableau du persécuteur persécuté avec le cortège des sévices infligés aux domestiques et aux dignitaires.
Les troubles fonctionnels et somatiques viennent compléter le tableau : obésité, hypocondrie, céphalées, insomnies, mauvaise dentition et troubles des conduites alimentaires avec alcoolisme.
Mais c'est l'évolution de la paranoïa qui pose quelques problèmes aux experts.
Les traités insistent en général sur la fixité de la maladie, admettant tout au plus un léger déclin des facultés intellectuelles, mais en aucun cas la démence. Or, selon la Constitution bavaroise, la déposition du roi demande justement une évolution inéluctable vers l'affaiblissement mental, ce que Von Gudden prévoit effectivement dans sa conclusion.
Le rapport est truffé de maladresses, de libertés déontologiques et d'incohérences méthodologiques. Mais il convient parfaitement, dans ses trois conclusions, au gouvernement du royaume qui désire mettre fin au règne de Louis II.
« 1. Sa Majesté souffre de façon très avancée de troubles mentaux ; le roi est en effet atteint de cette forme de maladie mentale que les aliénistes connaissent bien de par leur expérience sous le nom de paranoïa (Verrilcktheit) ;
2. Cette forme de maladie, avec son développement insidieux et progressif et sa très longue durée, s'étendant déjà sur un nombre considérable d'années, nous amène à déclarer Sa Majesté incurable et à prévoir avec certitude une nouvelle détérioration des capacités mentales ;
3. La maladie ayant complètement détruit le libre arbitre de Sa Majesté, nous devons la considérer comme incapable d'assumer les fonctions souveraines et cette incapacité ne durera pas seulement plus d'une année, mais tout le restant de sa vie. »
Le 9 juin 1886, Louis II est frappé d'incapacité par le gouvernement. Dans la nuit du 10 juin, une commission se rend à Neuschwanstein pour l'arrêter. Son médecin personnel, Max Joseph Schleiss de Lowenfeld, qui connaît le roi depuis son enfance, envoie un démenti dans un télégramme à l'Allgemeine Zeitung précisant que l'existence de graves souffrances empêchant l'exercice du gouvernement de façon permanente, n'est pas du tout avérée.
Le rapport rédigé par von Gudden et signé par les quatre membres de la commission est mis en doute par un certain nombre de médecins dès sa publication.
La critique la plus sérieuse est émise, en 2008, par le Pr Heinz Häfner, de l'Institut central de santé mentale de Mannheim, dans son ouvrage Ein König wird beseitigt: Ludwig II. von Bayern (Un roi est éliminé : Louis II de Bavière).
Häfner envisage les faits d'un point de vue moderne, prenant en compte les capacités et les réalisations exceptionnelles du roi.
Pour échapper à ses conflits intérieurs, Louis II a développé une sorte d'addiction semblable à celle d'un joueur. À la fin de sa vie, toutes ses actions n'ont pour but que de lever de nouveaux fonds.
Depuis l'enfance, il souffrait d'une phobie sociale, qui au fil des ans sous l'influence de la culpabilité et de la honte, s'est considérablement aggravée en raison de ses penchants homosexuels et qui le conduit de plus en plus à se retirer de la société et de la politique.
L'altération mentale dont a souffert Louis II serait caractérisée par une forme d'autisme, son mode d'existence étant perturbé par une altération du réel et un délire mêlant sentiment de persécution et désir de grandeur.
Son enfance est solitaire et marquée par une passion pour le monde symbolique des légendes allemandes.
Dès les premières années de son règne, Louis II se désintéresse de la politique et méprise profondément Munich et les Munichois.
Au fur et à mesure que les années passent, il s'isole de plus en plus dans les décors qu'il a voulus, ses châteaux, le jardin d'hiver de la résidence de Munich, les grottes et divers pavillons de Linderhof ou Schachen.
Il crée son propre monde dans lequel il peut s'imaginer être Lohengrin, Tannhaüser, Louis XIV, sultan, émir, cheik ou commandeur des croyants. Jacques Bainville écrit : « Il conçut la vie comme un spectacle dont il prétendit régler les détails à son gré, devant être l'unique spectateur. »
Il admire Richard Wagner et devient son mécène. Le journal du roi23 ainsi que des lettres27 montrent son homosexualité et son adoration passionnée de Wagner dont il est probablement amoureux, sans que l'on puisse conclure s'il existe une liaison entre les deux hommes.
Profitant de l'amour du roi pour son œuvre, Wagner le conduira à dépenser à son profit des sommes considérables. Louis II a par exemple financé la construction du palais des festivals de Bayreuth (Festspielhaus) voulu et conçu par le musicien pour y présenter ses opéras.
Le développement de la culture germanique et la promotion d'un idéal culturel faisaient partie des objectifs de grandeur du roi, à l'instar du roi Louis XIV, son modèle absolu. Le Conseil des ministres poussera le roi à arrêter son mécénat envers le compositeur.
Influencé par Wagner et inspiré par les travaux de Viollet-le-Duc en France (il visita notamment le château de Pierrefonds le 24 juillet 186730) , Louis II fait construire des châteaux de style gothico-romantique, dont le plus célèbre est le château de Neuschwanstein, qui ne fut jamais achevé.